Fondements scientifiques

Suite au commentaire de Blue sur Euréka :

qu’est ce qui pourrait bien justifier un pareil équilibre ? sur quelles études, fondements scientifiques vous basez vous pour l’expliquer ?

j’ai commencé à faire une réponse mais comme ça devenait un peu long (et vu que c’est un sujet très intéressant aussi) j’ai décidé d’en faire un article que voici :

« Scientifiquement » on reconnait certains cas « d’alternances de sensations » (ça aurait été difficile de ne rien voir..) Et dans chacun des cas les sensations « agréables » sont de même intensités que les sensations « désagréables ». A tel point qu’on qualifie les cas en fonction de l’intensité des sensations qui s’alternent (ce qui est tout de même remarquable..) Ca donne, dans l’ordre croissant, d’abord pour des alternances de sensations « légères » : la cyclothymie. Ensuite, ça n’est pas encore considéré comme une maladie mais on note que ça pourait le devenir : la dysthymie. Enfin pour des alternances de sensations d’intensité plus « forte » le trouble bipolaire, et là on est pratiquement dans la psychose.

Donc aujourd’hui, une personne ayant des « sensations négatives répétitives », même une personne étant parfois triste, maussade ou simplement cafardeuse, si ça se répète, est considérée comme ayant un « trouble »… Alors que c’est normal, c’est pour tout le monde pareil, puisque c’est comme ça que ça marche !… Et le vrai problème c’est que tout les « états de peines » tristesse, mélancolie, nostalgie, vague à l’âme, cafard, chagrin, puisqu’ils sont associés à des « dysfonctionnements » deviennent tous inavouables, pratiquement honteux, et on érige le plaisir et les états « heureux » comme une obligation…

Je fulmine moi quand je vois des gens en train de gronder des enfants parce qu’ils ont l’air « un peu triste », c’est à ce moment qu’on leur inculque « l’obligation » d’afficher toujours cette « bonne figure » ridicule quel que soit leur véritable état intérieur, et c’est comme ça qu’apparaît la culpabilité de se sentir « mal »… C’est très dangereux de « se forcer à être bien », ça alimente des déséquilibres importants avec toutes les conséquences que ça implique, angoisses, colères, haines.. même des insomnies ;)… Je crois qu’en ce moment il y a cette espèce de mode hédoniste, de recherche du plaisir à tout prix qui ne supporte pas la moindre forme de « peine ». Et c’est encore pire, bien sur, quand la personne ajoute à ce comportement des substances qui « l’aide » à maintenir plus longtemps son « plaisir ».

On traite souvent n’importe quelle « peine » avec des médicaments… Alors que la plupart du temps il faudrait juste « calmer sa joie »… Un peu :) (excellent titre ça pour un article : « Calme ta joie » !! :D ;)) On ne devrait prescrire des médicaments que lorsque les « oscillations » deviennent trop « fortes »… D’ailleurs les seuls médicaments ayant à mon sens un intérêt sont les régulateurs d’humeur mais ils ne sont pas du tout au points car pendant longtemps la recherche à ce sujet n’a pas été prioritaire, on leur préférait des substances (plus simple) procurant directement une forme de plaisir.. jusqu’à ce qu’on se rendent compte que c’était encore pire après avec ce genre de traitement (évidement).

L’équilibre systématique des sensations est donc encore assez loin d’être reconnu « officiellement ». (Et l’espoir d’être « heureux à jamais » est sauf :) … En effet, c’est amusant de le noter, le « bonheur absolu » n’existe que sous forme d’espoir, dans « l’imaginaire » des gens, à des conditions « spéciales », improbables, comme le loto, un amour inaccessible, une célébrité, ou simplement une carrière ambitieuse.. et concrètement personne n’est « heureux à jamais », même pas ceux qui ont gagné au loto, il faut le savoir.)

Le point de vue « officiel » n’a d’ailleurs aucune « valeur absolue », ces quelques « points de vues officiels historiques » sont exemplaires pour bien s’en rappeler :

  • jusqu’au début du 18eme siècle on considère officiellement que la Terre est le centre de l’univers..
  • jusqu’a la moitié du 19eme siècle les médecins ont refusé de se laver les mains (surinfectées donc) pour faire accoucher les femmes après avoir pratiqués des dissections « mains nue » à la morgue. Il s’ensuit un taux de mortalité approchant les 18 % des femmes accouchées dans ces conditions… Le fait était tellement connu que bien des femmes préféraient accoucher « dans la rue » (!!) plutôt que d’être conduites à l’hôpital… Les médecins n’avaient aucune envie d’avouer qu’ils étaient responsables de tant de morts… :o :( (jusqu’a la moitié du 19eme siècle…!!)
  • enfin bien que les dangers de l’amiante aient été identifiés clairement dès le début du 20eme siècle, jusqu’au milieu des années 1980 on considère officiellement qu’il n’est pas dangereux de mettre de l’amiante dans les faux plafonds des écoles de nos chers petits.. :evil:
  • Donc le point de vue « officiel », il faut l’écouter (tout de même..), mais il ne faut pas hésiter à le remettre en cause, surtout en ce qui concerne le « plaisir » car voici très souvent ce qu’on lit à son propos, ici par exemple dans un article sur les endorphines : « Les recherches sur la complexité et la spécificité des mécanismes du plaisir … en sont aux balbutiements » ;)

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